
Le chef du gouvernement, Manuel Valls, a promis d’associer les fonctionnaires à la revue des politiques publiques de l’État, à l'occasion de son discours de politique générale, le 16 septembre. Des agents dont il a défendu les missions, sans évoquer la question sensible de leur rémunération.
Deux fois seulement dans son discours, le Premier ministre a employé le mot “fonctionnaire”. D’abord en évoquant les nécessaires réformes à mener. “Nous venons de lancer un exercice de revue des missions de l’État, a-t-il précisé. Il associera les collectivités locales et les usagers, particuliers et entreprises, sans oublier bien sûr les fonctionnaires eux-mêmes. Nous réformons l’État. Nous réformons les entreprises publiques, comme nous venons de le faire avec succès pour la réforme ferroviaire. Nous réformons aussi les collectivités locales.”
Un peu plus tard, le Premier ministre a martelé l’impérieuse obligation de “renouer avec les valeurs de la République”. Il faut reprendre “le combat” pour l’égalité. Un combat qui doit s’appuyer, a dit Manuel Valls, “sur nos administrations, sur l’État, qui est l’incarnation de notre modèle social. J’entends ceux qui, sans cesse, demandent moins d’État. Mais moi, je sais que rien n’est possible sans l’État, sans nos services publics, sans nos fonctionnaires engagés, chaque jour, avec dévouement et compétence, au service des citoyens – enfants, personnes âgées, habitants des quartiers.” Et d’insister : “Jamais moins d’État, toujours mieux d’État. Un État qui n’est pas que redistribution par la fiscalité, mais qui sait accompagner et investir dans chaque citoyen.”
60 000 postes dans l’éducation
Refusant d’associer sa politique à une quelconque austérité, Manuel Valls s’est enflammé : “Quand nous créons 60 000 postes dans l’éducation nationale, près de 5 000 dans la justice, la police et la gendarmerie, nous ne faisons pas de l’austérité.” Et s’il fallait couper jusqu’à 150 milliards d’euros dans les politiques publiques ? “Mais il faut dire la vérité aux Français et leur expliquer à quel prix et pour quels sacrifices ! Combien de suppressions de postes dans l’éducation nationale ? Combien de suppressions de postes dans les hôpitaux ? Combien de suppressions de postes dans la police, la gendarmerie et nos armées !”
Les fonctionnaires peuvent aussi être des victimes : “La société est dure, souvent violente. Elle est marquée par la montée des incivilités, par des défis permanents lancés aux figures de l’autorité : nos enseignants, nos juges, les parents, nos forces de l’ordre.” Voilà donc un message de soutien à tous les agents publics. Les organisations syndicales espéraient un mot sur le dégel du point d’indice. Ce n’était visiblement pas le moment.