Le ministre des Finances le promet : le gouvernement ne rognera pas sur les rémunérations des agents publics dans le budget 2015, présenté le 1er octobre.
“Les décisions ont été prises, elles sont difficiles, elles sont douloureuses pour les fonctionnaires parce qu’il y a un gel du point d’indice et un gel des salaires.” C’est ce qu’a répondu Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, jeudi 11 septembre sur France Info, alors qu’il était interrogé sur une possible compression de la masse salariale de l’État via une baisse des salaires des agents.
Une perspective qu’il a balayée. “Les salaires augmentent en moyenne en France de l’ordre de 2 à 2,5 %, a-t-il ainsi poursuivi. Pour les fonctionnaires, aujourd’hui, c’est gel. C’est difficile, c’est dur, on ne va pas en rajouter pour pouvoir atteindre un objectif de déficit en reprenant encore du pouvoir d’achat aux uns et aux autres.”
Gelé depuis 2010, le point d’indice qui sert au calcul du traitement de base des agents de la fonction publique ne sera pas augmenté d’ici 2017, sauf si la conjoncture économique s’améliore. Le Premier ministre, Manuel Valls, l’avait affirmé en avril, quelques jours après son arrivée à Matignon. Une interrogation subsistait sur les augmentations mécaniques de rémunération : avancement à l’ancienneté, garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa) et glissement vieillissement technicité (GVT).
Alors que les syndicats n’en finissent plus de demander un dégel du point d’indice, la ministre avait proposé un allègement dégressif des cotisations retraite des agents touchant entre 1 et 1,5 fois le Smic. Une manière d’augmenter le pouvoir d’achat de 2,2 millions d’agents jusqu’à 558 euros par an. Mais patatras ! début août, lorsque le Conseil constitutionnel a censuré l’allègement des cotisations sociales prévu dans le cadre de la loi rectificative du budget de la Sécurité sociale pour 2014. Une mesure du Pacte de responsabilité rejetée par les sages au nom du principe d’égalité. Augmenter le pouvoir d’achat dans un contexte budgétaire aussi contraint relève de plus en plus du casse-tête pour le ministère de la Fonction publique.
Ces déclarations interviennent alors que la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, doit démarrer une importante négociation avec les organisations syndicales, le 22 septembre, sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations des agents, qui se poursuivra jusqu’au printemps 2015.