Pourquoi un tel malaise chez les cadres de la Fonction publique territoriale ?
Cette publication traite d’un phénomène généralisé : la difficulté croissante pour les cadres des collectivités locales à faire bien et sereinement leur travail. Et cette évolution se constate partout, dans pratiquement toutes les collectivités.
Les cadres connaissent désormais la perte de repères, de sens, jusqu’au mal-être ou à la souffrance au travail. Alors que les nouvelles technologies sont censées alléger les peines physiques et que la durée légale du travail n’est que de trente-cinq heures, voilà qu’apparaît une image lugubre de l’activité professionnelle, associée à la mort ou à la privation de vie : il faut avoir les nerfs solides pour continuer à aimer son travail dans cet univers. Les gratifications se font rares et les injonctions de plus en plus paradoxales.
Cette situation est consécutive à la pénétration de l’idéologie managériale dans les entreprises et les administrations, sous la pression de diverses orientations politiques. L’idée sous-jacente serait que l’État vit au dessus de ses moyens et que les services publics universels ne seraient plus adaptés à la situation de récession que nous connaissons, et qui produit son lot de chômage et de pauvreté.
C’est une idée fausse, bien entendu : la fortune cumulée des milliardaires dans le monde est de 5 400 milliards de dollars (classement Forbes 2013) et l’essentiel des dividendes versés aux actionnaires (210 milliards d’euros en 2010, rien qu’en France, presque l’équivalent du budget de l’État) va croupir dans les paradis fiscaux (estimés à 32 000 milliards de dollars).
Par-delà les situations individuelles, c’est le sens du travail qu’il faut interroger : comment en est-on arrivé là ? Peut-on résister et inverser cette tendance ?
C’est ce que nous vous proposons de mettre en débat.
Le 8 pages