La surperformance des métropoles en termes de création d’emplois se vérifie-t-elle systématiquement ? Surtout, les territoires avoisinants en bénéficient-ils par effet d’entraînement ?
C’est à ces questions qu’une note d’analyse d’un groupe de chercheurs du laboratoire EconomiX de l’université Paris X Nanterre, ont essayé de répondre. Ils ont réalisé une série de calculs statistiques centrés sur douze métropoles économiques : Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Nice, Rennes, Rouen, Strasbourg et Toulouse.
Bilan :
« La dynamique métropolitaine est évidente », confirment les auteurs qui en veulent pour preuve la croissance de l’emploi observée dans les zones d’emploi englobant les douze métropoles étudiées : 1,4 % par an en moyenne, contre 0,8 % sur l’ensemble du territoire, sur la période 1999- 2014. Attention pour autant à ne pas généraliser. « Ces grandes villes connaissent chacune des fortunes diverses », soulignent Cécile Altaber et Boris Le Hir. Si les zones d’emploi de Bordeaux, Montpellier ou Nantes ont vu leur poids dans l’emploi national augmenter sur la période étudiée, celles de Nice ou Rouen par exemple ont enregistré une croissance de l’emploi inférieure à la moyenne nationale.
L’analyse confirme également que la périphérie est plus dynamique que le centre : le taux de croissance de l’emploi est systématiquement plus élevé dans les couronnes périurbaines que dans les pôles sur la période étudiée. Elle identifie par ailleurs des « responsables » de la surperformance des métropoles : les secteurs de l’industrie manufacturière, des services aux entreprises, du commerce de gros et du transport de marchandises. Ces secteurs dits « de base compétitive » expliquent plus de la moitié de l’écart de croissance de l’emploi salarié total entre les métropoles et l’ensemble du territoire sur la période 2004-2010, alors qu’ils ne représentent qu’un peu plus du tiers de l’emploi.