La présidente du Front national, Marine Le Pen, progresse dans les intentions de vote au premier de tour de l'élection présidentielle dans les trois fonctions publiques, souligne une étude du Cevipof qui a comparé l'évolution entre le début d'année et septembre 2016.
A l'autre bout de l'échiquier, Jean-Luc Mélenchon engrange lui aussi des soutiens. Une certaine radicalisation s'enracine chez les fonctionnaires. La présidente du Front national, Marine Le Pen, et le fondateur du parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, gagnent du terrain dans les intentions de vote, à un peu plus de six mois du premier tour des élections présidentielles, prévu le 23 avril 2017.
Une enquête électorale de Luc Rouban pour le Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, qui mesure à intervalles réguliers les intentions de vote, en atteste assez nettement. Plusieurs hypothèses d’offre politique ont été testées pour mesurer l’évolution des intentions de vote des fonctionnaires entre le début de l’année 2016 et le mois de septembre, au cours duquel a été réalisée la vague 6 de l’enquête : l'une, en présence de Nicolas Sarkozy au premier tour et l'autre, avec Alain Juppé. Dans le premier cas, l'ex-chef de l'Etat affronte François Hollande, François Bayrou, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot et Nicolas Dupont-Aignan tandis que l'hypothèse Juppé ne prend pas en compte la candidature Bayrou puisque le maire de Pau a déjà annoncé par avance son ralliement au maire de Bordeaux.
François Hollande chute Dans l'hypothèse Sarkozy, l'enquête relève la chute sensible des intentions de vote en faveur de François Hollande dans les trois fonctions publiques. Dans la fonction publique de l'Etat, on enregistre une perte de 10 points chez les enseignants dont les intentions de vote passent (en suffrages exprimés) de 31% à 21%.
Ceux qui, dans son camp, avaient pu espérer un petit effet du dégel du point d'indice de la rémunération des fonctionnaires (une augmentation de 1,2 % avait annoncée le 17 mars et mise en œuvre pour moitié dès le 1er juillet) en seront pour leurs frais. L'enquête du Luc Rouban, toujours dans l'hypothèse Sarkozy, met surtout en exergue une certaine montée des radicalités. "La radicalisation du vote de gauche se poursuit avec la hausse des intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon, qui gagne près de 5 points dans la fonction publique de l'Etat (FPE), 6 points dans la fonction publique territoriale (FPT) et plus de 3 points dans la fonction publique hospitalière (FPH). La probabilité de vote en sa faveur est de 18% dans le monde enseignant (au sens large, comprenant les enseignants mais aussi les directeurs d’établissements)" note Luc Rouban.
A l'autre extrémité de l'échiquier politique, Marine Le Pen, qui a fait le pari de rester assez discrète tant que les primaires n'auront pas désigné ses concurrents, continue d'engranger des soutiens. Le FN engrange des soutiens Dans l'hypothèse Sarkozy toujours, Marine Le Pen gagne ainsi deux points à l'Etat (21,2 %), 3 points dans la territoriale (à 24 %) et 2,5 points dans l'hospitalière (26,7 %). Par comparaison, elle gagne 4 points dans le privé (29 %). Chez les policiers et les militaires, la probabilité du vote en faveur de Marine Le Pen passe de 55 % à 57 %, tout en sachant que l'échantillon englobe les actifs et les retraités.
Or les retraités votent traditionnellement moins Front national que les actifs…
Luc Rouban observe globalement les mêmes phénomènes dans l'hypothèse d'une candidature d'Alain Juppé au premier tour, mais il relève deux spécificités.
D'abord, les intentions de vote en faveur de l'ex-Premier ministre s'érodent entre mars et septembre, surtout dans la territoriale (il se situe sur ce segment à 28,2 %, soit près de six points en moins). Luc Rouban dresse un deuxième constat : "l’absence de Nicolas Sarkozy se traduit par une progression encore plus forte des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen, ce qui permet de déceler une certaine fluidité entre ces deux électorats". Emmanuel Macron mord sur l'électorat Juppé
Enfin, le chercheur a tenté de coller à l'actualité en traitant le cas de l'ex-ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui a franchi cet été un pas en démissionnant du gouvernement et laisse depuis de moins en moins planer le doute quant à son envie de concourir, même s'il ne s'est pas déclaré officiellement. L'enquête, qui n'avait pas pris en compte en début d'année l'hypothèse d'une candidature de l'ex-ministre, l'a intégrée en septembre face à celle de son ex-patron, François Hollande, notamment dans l'hypothèse Juppé. "La présence d’Emmanuel Macron fait baisser autant les probabilités de vote en faveur de François Hollande qu’en faveur d’Alain Juppé, lequel perd environ 5 points dans chaque fonction publique", relève Luc Rouban. Les intentions de vote en faveur du fondateur du mouvement
En marche sont les plus fortes dans l'hospitalière (15%) où l’on trouve en général la proportion la plus importante d’agents ayant des valeurs libérales sur le plan économique, note le chercheur. "La présence d’Emmanuel Macron, qui se présente comme incarnant le renouveau de la classe politique, fait baisser très légèrement les intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon comme de Marine le Pen par comparaison avec l’hypothèse d’une candidature LR d’Alain Juppé en l’absence d’une candidature d’Emmanuel Macron", poursuit-il. Emmanuel Macron, qui n'a pour le moment pas présenté de projet mais s'est distingué dans le passé par ses critiques du statut des fonctionnaires, oscille entre 12 et 15 % d'intentions de vote selon les fonctions publiques.
http://www.acteurspublics.com/2016/10/06/le-fn-continue-de-gagner-du-terrain-chez-les-fonctionnaires
La CGT combat le FN
Communiqué de l’Union Départementale CGT du Pas-de-Calais, de la Coordination Syndicale Départementale CGT des Services Publics du Pas-de-Calais et de la Fédération CGT des Services Publics |
Hénin-Beaumont : non à la criminalisation du mouvement social !
Nous avons appris ce matin la mise en garde à vue de notre camarade René Gobert, secrétaire général du syndicat CGT des Territoriaux d’Hénin-Beaumont.
Selon nos informations, cette garde à vue est consécutive à une plainte déposée par le maire FN d’Hénin-Beaumont relativement à des contenus mis en ligne sur Facebook par notre camarade.
Depuis plusieurs mois, notre camarade est victime de pressions, mutation arbitraire, sanction disciplinaire. Cette situation a retenu toute notre attention et nous a conduits à engager différentes démarches de soutien à René et à son syndicat.
Ce matin, une rencontre était prévue avec le maire qui devait recevoir une délégation composée des secrétaires généraux de l’UD, de la fédération et des principaux responsables de la CSD. Compte tenu de la mise en garde à vue de notre camarade, la délégation CGT a décidé d’annuler sa participation au rendez-vous.
Nous affirmons notre soutien à René Gobert et notre refus de la criminalisation du mouvement social. Nous appelons nos militants à la vigilance et les informerons rapidement de l’évolution de la situation. Lens, le 30 septembre 2016